Définition

Les parathyroïdes sont des glandes mesurant environ 4 mm situées autour de la thyroïde. Elle jouent une rôle majeur dans le métabolisme du calcium par la sécrétion d’hormone parathyroïdienne (PTH). Cette hormone agit sur le stock de calcium osseux, l’élimination rénale de calcium et son absorption intestinale. L’hyperparathyroïdie est une production anormalement élevée de PTH par les glandes parathyroïdiennes. Cette hyperparathyroïdie entraîne une élévation du calcium sanguin. L’hyperactivité des glandes peut être due à la production anarchique par une ou plusieurs glandes de PTH (hyperparathyroïdie primaire) ou être elle-même secondaire à une insuffisance rénale (hyperparathyroïdie secondaire). Dans le cas de l’hyperparathyroïdie secondaire le traitement de l’insuffisance rénale régularisera les troubles calciques.

Symptômes

– L’hyperparathyroïdie peut être découverte suite à un dosage du calcium sanguin sans que le patient ne présente un quelconque symptôme.
– L’hyperparathyroïdie non traitée peut cependant être responsable, d’une fatigue, d’une ostéoporose pouvant se compliquer de fractures, d’une insuffisance rénale, de calculs rénaux, de troubles digestifs, d’une pancréatite ou même de troubles neuropsychiques.

Traitement

Le diagnostic d’une hyperparathyroïdie se fait par le dosage du calcium sanguin et de la PTH.
En cas d’hyperparathyroïdie primaire, des examens d’imagerie, échographie cervicale et scintigraphie, aideront à préciser la glande responsable de la sécrétion anarchique de PTH. Cette glande peut être unique (adénome) mais l’ensemble des glandes peuvent aussi être responsables de la sécrétion de PTH (hyperplasie).
La chirurgie a une place centrale dans la prise en charge de l’hyperparathyroïdie primaire. L’intervention consiste à retirer la glande pathologique et dans les hyperplasies à retirer 3 glandes sur 4 et la moitié de la glande restante.
Ce traitement chirurgical est réalisé par une incision cervicale d’environ 5 cm à la base du cou et l’exploration des 4 glandes sous anesthésie générale.
Le patient est hospitalisé la veille ou le matin de l’intervention. La peau est fermée par un fil résorbable et la cicatrice ne nécessite pas de soins particuliers.
Un traitement chirurgical plus ciblé par une incision cervical d’environ 2 cm sous anesthésie générale voire même sous anesthésie locale peut être envisagé quand l’ensemble des examens d’imagerie concordent sur la position de cette glande malade. Mais les indication de cette chirurgie par mini abord sont très limitées.
Après l’intervention le patient est réalimenté au bout de quelques heures. Un dosage du calcium sanguin est réalisé le lendemain et le surlendemain et si ces dosages sont rassurants le patient peut quitter le service. Il sera revu en consultation au bout de 3 semaines avec un dosage du calcium et de la PTH.
Les risques sont principalement de trois types :
Le saignement : le plus souvent il survient au cours de l’intervention et est alors facilement contrôlé par le chirurgien sans que cela ne modifie la prise en charge du patient. Il peut parfois être responsable d’un hématome postopératoire qui ne nécessite que très rarement une réopération du patient afin d’être évacué.
La chute de la concentration en calcium sanguin peut parfois être forte et nécessiter en cas d’apparition de symptômes un traitement temporaire par calcium par voie veineuse ou orale.
Une modification de la voix (dysphonie) : Les corde vocales sont innervées par deux nerfs principaux (nerfs récurrents) qui passent à proximité de la glande thyroïdienne. Ces nerfs peuvent être lésés de manière plus ou moins importante au cours de l’intervention. Ce risque dans la chirurgie des parathyroïdes est presque nul contrairement à la chirurgie de la thyroïde. En postopératoire la voix du patient est cependant surveillée. En cas de modification vocale persistante au bout de quelques jours, des explorations plus poussées peuvent se discuter et une rééducation vocale par un orthophoniste est parfois nécessaire.